Carbone 14
Association d'Art Contemporain
Une sphère communicante
Categories: Exposition

Julien Borrel, Maxime Boutin et Edouard Lecuyer, étudiants en cinquième année aux Beaux-Arts de Montpellier, participent au projet d’exposition “Interstice. Des espaces immersifs.”. Les trois jeunes artistes présentent un projet collectif, conçu spécialement pour l’occasion. Le trio nous parle de leur création:

“Cette installation est une modélisation schématique de notre conception d’un flux d’informations et/ou de données circulant sur Internet. La réflexion de cette mise en scène décrit la transmission, la perception et la terminaison d’une information. La transmission des données se fait à sens unique : c’est au spectateur de déclencher ce processus d’échange d’information par “le pupitre de commande” (l’émetteur) vers le récepteur (la “sphère géodésique, tronquée”).

Au départ le spectateur, face au pupitre composé d’un bouton poussoir, d’un interrupteur et d’un alphabet traduit en morse, est invité à composer un message. A cet instant, l’individu est aux commandes, il est au contrôle et domine l’installation. Paradoxalement, il se retrouve en situation d’incertitude de part l’encodage du texte et le système d’écriture qui ne permet pas la relecture du message transmis. En effet, habitué aux 102 touches de son clavier AZERTY, le spectateur sera désemparé face à la simplification de ce clavier. La génération 2.0 est amenée à revenir à l’usage de leur simple index. Le temps de réalisation de l’envoi d’un message : un “tweet” (message de 146 caractères maximum) semble plus se rapprocher d’un monologue que d’un piaillement d’oiseau bleu !

Ensuite, le spectateur observe la transmission de son message en plaçant sa tête sous une  structure métallique qui prend la forme d’une géode. A l’intérieur, il y voit diverses lumières scintillantes en sa direction. Celles-ci diffusent l’écrit composé préalablement du pupitre.

Chaque individu est ainsi invité à contempler ce “mur” où est retransmis les messages “postés” des visiteurs, tel un livre d’or que l’on feuillette, sans réellement pouvoir le déchiffrer.

Le contemplateur est submergé  par un capharnaüm de “tweet” oldschool mis en lumière en même temps et en constante ré-actualisation. Au fur et à mesure que les spectateurs émettent leurs messages, les plus récents prennent la place de ceux qui l’étaient avant.

Le spectateur se trouve dans une situation de frustration, perdu face aux nombres de messages qui défilent, et cherche sa composition perdue dans ce réseau où d’autres messages sont émis. L’installation met en avant ces flux d’informations qui viennent saturer la toile, ici une toile métallique.

Julien Borrel, Maxime Boutin, Edouard Lecuyer”

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